Chères lecteurs et lectrices aimant la lecture,
En décembre 2024, j’ai lu le recueil de contes Le temps des fêtes : Contes d’hiver pour réchauffer les cœurs écrit par Marie-Ève Larivière publié par Les éditions les malins.
Le rendez-vous hebdomadaire Premières lignes a été créé par Ma lecturothèque et il vise à faire découvrir un livre au travers de ses premières lignes. Je vise à vous faire découvrir mes nouvelles lectures au travers de ses premières lignes et de sa 4e de couverture.
N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions ou à inscrire en commentaire le lien de votre rendez-vous.
4e de couverture
« Le temps des fêtes est un recueil de contes innovants et actualisés, à lire à voix haute, en famille ou entre amis. Un baume pour le coeur, un voyage rassembleur, rempli d’amour et de beauté. Surprenez-vous à devenir vous-même conteuse ou conteur pour plonger dans la joie, les rires, et peut-être même verser quelques larmes. Loin des habituels clichés trop souvent superficiels, ce livre apporte chaleur et lumière autour des fêtes de décembre. C’est le temps de célébrer, mais surtout de connecter en vous offrant le plus beau des cadeaux. »
Premières lignes
« Madame G et l’espion
Théo était un petit garçon de 9 ans extrêmement timide. S’il avait pu rentrer dans les murs pour se cacher du regard des gens, il l’aurait fait et n’en serait probablement jamais ressorti. Il était si gêné qu’à l’école, il avait beaucoup de mal à se faire des amis. Il préférait observer plutôt qu’interagir avec les autres. Dans sa tête pleine d’imagination, il se considérait comme un vrai spécialiste du « savoir tout » : il savait tout des gens qui habitaient sur sa rue, tout du quartier, tout de l’école… mais personne ne savait rien de lui. Il s’imaginait parfois qu’il était un genre de détective privé ultra discret. Si un mystère avait éclaté, il aurait été le premier à pouvoir le résoudre… sans que personne ne le remarque, évidemment.
Il savait qu’à exactement 6 h42 du matin, les voisins d’en face, les Durand, ouvraient les rideaux de leur chambre. Que Monsieur Durand se grattait la bedaine avant d’aller ouvrir la porte à son chat, Picpic, nommé ainsi à cause de ses griffes pointues qui font des trous dans les meubles de la maison. Théo, lui, pensait que c’était parce que ça ressemblait au mot « pipi », car aussitôt la porte ouverte, Picpic allait immédiatement uriner sur le terrain d’à côté, chez les Bisson.
Il savait que les voisins Bisson, eux, étaient toujours en retard. Ils sortaient en vitesse de leur maison pour mieux y rentrer quelques instants après et récupérer une boîte à lunch ou un téléphone cellulaire oublié. Ils manquaient systématiquement le camion de récupération et enlevaient leurs lumières de Noël seulement après la fête de Pâques.
Théo savait aussi qu’à 7h50 du matin, du lundi au vendredi, huit filles et douze gars marchaient en direction de l’école. La petite Adèle se faisait toujours arracher sa tuque par le grand Félix. La douce Zoé essayait toujours de se frayer un chemin pour marcher près de celui qu’elle aimait en secret, « le beau Gab » (le jumeau de Lucas, le voleur de cartes Pokémon).
À 7h54, le rondouillet Maxence commençait déjà à manger ses collations et jetait ses déchets au sol, sous le regard désapprobateur de Lili, qui s’empressait de les enfouir dans ses poches et commençait son éternel sermon au sujet de la planète qu’il faut sauver!
Chaque matin, les écureuils se courent follement autour, en bondissant de la branche de chez Monsieur Lefebvre jusqu’au cabanon brun de chez Madame G. « Madame G. » Tout le voisinage l’appelait comme ça, sans que l’on sache pourquoi. Théo se disait que c’était sûrement un code secret pour dire Madame Grincheuse!
Quoique très bon observateur, Théo n’avait presque jamais aperçu Madame G. Et il l’avait encore moins vue se pointer le bout du nez en décembre entre deux flocons.
… »
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