MITRIC. Ultime voyage en alchimie : 1 Adrian. Paris : Glénat, 2012.

Un seul tome à ce jour.

Chers lecteurs et chères lectrices,

Aujourd’hui, je vous présente mon avis sur le premier et unique tome de la série Ultime voyage en alchimie. 

Je me souviens d’avoir découvert cette série lors d’une visite à ma librairie spécialisée en 2012 ou 2013. À ce moment, j’avais vu une affiche en métal (de type Displate) où figure l’image de la couverture. 

Lors de cette visite, on m’a remis l’affiche en question. J’ai lu, par la suite, cette bande dessinée qui, au final, m’a peu marqué. Les années passant, j’ai remis la main sur l’affiche au cours du temps des Fêtes 2022. J’ai alors emprunté, une nouvelle fois le premier tome dans l’espoir de découvrir la suite et de vous donner mon avis.

4^e de couverture

« L’alchimie…

Rarement un mot m’aura autant subjugué les hommes. Et nombreux dans l’histoire furent les prétendants à l’accomplissement du Grand Oeuvre…

Mais transformer un quelconque métal vil en or ne saurait, en aucun cas, être l’aboutissement au voyage!

Tout véritable Alchimiste sait cela… »

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Premières lignes : Ultime voyage en alchimie tome 1

Mon avis…

Tant de choses à dire et tant de confusion dans l’œuvre que je ne sais pas par quel bout prendre cette bande dessinée pour vous en parler.

Personnages

Cette bande dessinée commence peu de temps après Jésus-Christ à Tyane avec la rencontre d’Apollonius qui découvrira Hermès. Personnage attachant, le récit aurait fort bien pu centrer l’histoire sur ce personnage inspiré par Apollonios ou Apollonius de Tyane, mais Mitric a décidé de consacrer une dizaine de pages à ce personnage avant que l’on rencontre le véritable personnage principal.

Petit saut dans le temps. Mitric a choisi que l’action se déroule de nos jours et nous fait rencontrer Adrian, un jeune homme d’environ 18 ans aux cheveux blancs. En regardant la signification de la couleur de ses cheveux, on peut supposer qu’Adrian cherche à percer un mystère, que sous ses airs tranquilles se cache une force et qui sait un être surnaturel (démon ou demi-dieu). Toutes ces significations et suppositions se valident au fil de la lecture.

En plus du mystérieux Adrian, Sage, une jeune femme au tempérament de feu, l’accompagne durant la majorité de ce tome. Encore une fois, la signification des couleurs sera également au rendez-vous. Chevelure couleur de feu, elle est dynamique, passionnée et elle aime croquer à pleines dents dans la vie. La rencontre entre Adrian et Sage donne du pep à l’histoire en plus d’une scène charnelle sans équivoque. (½ page)

Outre ces trois personnages centraux, Mitric présente des personnages emblématiques de l’alchimie : Nicolas Flamel (écrivain présument riche à cause de l’alchimie, mythe), Le comte de Saint-Germain (aventurier et savant, il aurait trouvé le secret de l’immortalité…), Albert le grand (Saint qui a écrit des principes alchimiques), John Dee (savant qui aurait appris des anges le l’alphabet alchimique), etc.

Alchimie

L’Alchimie est présentée dans cette œuvre de diverses façons : dans le titre, par les personnages célèbres mentionnés comme science et comme jeu.

Très peu abordé sous l’angle de la magie ou de la science, l’alchimie est principalement présentée comme un jeu où les personnages doivent transmuter à coup de dés/pierres leurs éléments afin de construire une pyramide.Très peu expliqué, ce jeu est utilisé comme ligne directrice de l’histoire afin de la faire basculer le récit du réel au merveilleux. 

Mythologie et religion

Ligne directrice de l’histoire, l’alchimie est le prétexte pour venir emmêler un peu tout et n’importe quoi. Ce mélange embêtant rend l’histoire confuse et perd quelque peu le lecteur.

Toutefois, quand on prend le temps de relier tous les indices, on voit se dessiner un univers qui n’est pas des plus simple et qui est difficile à résumer. En gros, l’univers passe par 12 ères de 2000 ans. Chacune de ces ères voit se lever un homme d’exception auquel un animal est associé. Ensemble, ces 12 hommes font évoluer l’humanité. Avant -2000 av. J.-C., il ne reste qu’un seul vestige, le Sphinx représenté par le lion. Entre -2000 av. J.-C. et l’an 0, ce fut Moïse, le berger (représenté par le mouton). Entre l’an 0 et l’an 2000, ce fut Jésus (représenté par le poisson). L’histoire d’Adrian se déroule peu après l’an 2000… Serait-il l’homme attendu?

À ces histoires d’ères, viennent se greffer religion et mythologie qui représentent fort probablement différentes ères. Au cours des premières pages, Apollonius découvre la table d’émeraude où le dieu Hermès (religion polythéiste grecque) est coiffé de cornes de boeuf (Anu dieu taureau de Mésopotamie) et de cornes de bélier (Amon-Rê dieu bélier de la religion polythéiste d’Égypte). Il ne faudrait pas oublier la présence d’Hermès, de Thot, de Lucifer et de Bouddha à ce portrait…

À ce mélange fort complexe viennent se greffer l’ouroboros (le serpent ou dragon se mordant la queue présent sur tous les continents), des pégases, des licornes et un monde caché! 

Et ce n’est pas terminé! Il ne faudrait surtout pas oublier une pointe d’action, de mystère et des sociétés secrètes pour et contre ce dieu mystérieux.

Tout un monde réel, mythologique, merveilleux et religieux!

Graphismes

Chacun des personnages est unique et il se démarque de son prochain. Néanmoins, dès que les personnages ne sont pas de profil, tels les hiéroglyphes, tous les personnages ont un air de parenté avec ces nez à l’arête large et au visage plutôt pointu. Toutefois, le style graphique de Mitric est beau. Les couleurs sont sublimes. Il est talentueux! 

Conclusion

Alors que les différentes facettes de l’univers de Ultime voyage en alchimie se confondent, l’auteur dévoile au travers de dessins uniques un monde fort intrigant qui entremêle la mythologie et la religion, le passé et le présent, le réel et le merveilleux.

Malheureusement, aucune suite n’est sortie ou prévue qui nous permettrait de découvrir plus en profondeur ce monde complexe et intrigant qui a su balader le lecteur de surprise en surprise sans dévoiler le véritable objectif d’Adrian.