C’est le 1er juillet! Au Québec, le premier juillet rime avec déménagent, car les baux ont pris fin à minuit. De plus, ce jour férié, dans les 10 provinces et les 3 territoires du Canada, est l’occasion pour les Canadiens de célébrer le Jour de la Confédération!
À la suite de la Conférence de Charlottetown, de la Conférence de Québec et de la Conférence de Londres, les pères fondateurs unissent la colonie du Canada uni (Ontario et Québec), du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Cette union mena la Reine Victoria à proclamer la création du dominion du Canada le 1er juillet 1867. Entre 1867 et 1999, les autres états fédérés (provinces et territoires) se sont joints au Canada.
À tous ceux qui célèbrent, bonne fête du Canada!
En ce 1er juillet , je partage avec vous deux auteurs canadiens et je vous présente certaines de leurs œuvres.
1. Gabrielle Roy Bonheur d’occasion
Bonheur d’occasion raconte la vie d’une famille pauvre vivant à Montréal, tout en mettant l’accent sur la vie amoureuse de Florentine, l’aînée de la famille, serveuse, qui donne la quasi-totalité de sa paye à ses parents pour les aider à subvenir aux besoins des nombreux enfants. Elle rêve d’un avenir meilleur avec un amoureux qui veut réussir socialement, Jean Levesque. Toutefois, l’ambition de l’homme fait qu’il prend tout ce que la vie lui donne et qu’il en retire les bénéfices pour lui seul se délestant allégrement de ses responsabilités. La famille Lacasse, elle, est dotée d’un père aveuglé par ses rêves qui précipite sans cesse sa famille dans une indigence de plus en plus profonde. La mère, Rose-Anna, est une force vive et un modèle de la femme de l’époque qui endure tout parce qu’elle aime son mari et qui se sacrifie pour le bonheur de ses enfants. Un jour, enfin, le père, Azarius, perd les coquilles qui l’empêchaient de voir ce que vivent les siens et il décide de s’enrôler afin de nourrir convenablement les membres de sa famille. Florentine, elle, se marie. Fin de contes de fées? Pas tout à fait!
Ce roman décrit avec rigueur la vie en ville au Québec à l’époque de la Seconde Guerre mondiale, la misère de plusieurs Canadiens-français, mais aussi comment un rien pouvait leur redonner le moral de même que la vigueur de leur force intérieure. Il saura vous séduire, car il rend tangible la vie des petites gens qui ont construit à coup de sacrifices et de don de soi le Québec d’aujourd’hui.

2. Yves Thériault, Tayaout, fils d’Agaguk
Tayaout est un jeune Inuk qui veut découvrir son monde, entrer dans la lignée de ses ancêtres et qui est confronté aux multiples changements apportés par le Blanc qui, graduellement, sédentarise son peuple tout en lui retirant ses valeurs et en faisant fi de son respect de la nature. Tayaout part seul pour un périple ou il apprendra parfois à la dure la vie dans le Nord. Il reviendra auprès des siens assagi et assuré. Toutefois, il sera confronté à la trahison engendrée par la chasse aux billets verts et la cupidité deviendra un mal qui dissoudra le tissu tribal.
Ce récit fictif porte à la réflexion, il est truffé d’aphorismes : « Il faut vivre jour par jour seulement. Le phoque du mois prochain n’est pas encore tué. Le phoque d’hier est déjà mangé. »* De plus, il dénonce les changements apportés par l’homme blanc qui éloigne l’Inuk de ses racines. Notamment, il est question de la motoneige :
Il voyagera plus loin et plus vite, il courra mieux le gibier, il sera une sorte de demi-dieu parmi les siens. Mais la mécanique apporte ses servitudes : il ne s’agit plus de chiens frugaux, se reproduisant à l’infini, rarement dolents, rarement malades, tireurs infatigables et résistant aux pires froids, aux pires tempêtes. La motoluge exige de l’essence, de l’huile et son moteur est fragile, ses pièces mobiles s’usent, se brisent. […] voyage sans effort, mais que deviendront ses jambes, fameuses à travers les millénaires par leur force, leur endurance…
Bref, cette œuvre littéraire montre le destin d’un homme fier de ses origines et désireux de rendre aux siens un art de vivre qui se perd. Est-ce une suite à Agaguk? Oui et non. Comme le dit Laurent Mailhot : « Agaguk était une saga, Tayaout est une fable. »* Néanmoins, la lecture de ces deux œuvres ne pourra qu’enrichir le lecteur qui s’intéresse à l’histoire, car il présente le destin de deux hommes au caractère bien trempé et une vision peu commune de la colonisation qui détruit petit à petit la diversité des peuples.
*Les citations sont tirées du livre.

par : Lu
Merci pour cet article, je ne connais pas du tout l’histoire du Canada (la honte) mais les deux livres que tu cites m’ont l’air intéressants !
Est-ce que tu as déjà lu « Trois mille chevaux vapeur » d’Antonin Varenne ? Je pense qu’il pourrait te plaire ^^
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Ce n’est pas grave, on ne peux pas tout connaitre sur tout.
En effet ça semble intéressant… Je vais l’ajouter à ma PAL. Merci!
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