Chères lecteurs et lectrices aimant la lecture,
La semaine dernière, j’ai commencé le tome 4 du roman Demi-vie de Magali Laurent publié par Les éditions de Mortagne.
Le rendez-vous hebdomadaire Premières lignes a été créé par Ma lecturothèque et il vise à faire découvrir un livre au travers de ses premières lignes. Je vise à vous faire découvrir mes nouvelles lectures au travers de ses premières lignes et de sa 4e de couverture.
N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions ou à inscrire en commentaire le lien de votre rendez-vous.
4e de couverture

« Sauver l’humanité et protéger la Terre… à n’importe quel prix.
À dix-neuf ans, Christopher quitte Pittsburgh avec sa tante Olivia et sa cousine Madison. Leurs conditions de vie déplorables les poussent vers le Jardin de Toronto, ouvert depuis peu, en quête d’une existence paisible, loin de la pauvreté et de la famine. Mais Chris, sceptique, demeure vigilant. Il se méfie des promesses et des beaux discours de la Nouvelle Cité mondiale.
Très vite, ses craintes se concrétisent. Une jeune femme blessée fait irruption sur leur route. Les gens qu’ils croisent ont un comportement dérangeant. Les animaux se mettent à les attaquer sans motif. Le danger plane et la mort, terrible prédatrice, rôde autour de leur groupe.
Chris n’a qu’une idée en tête : protéger les deux personnes les plus importantes à ses yeux. Mais il y a aussi cette inconnue, si privilégiée et pourtant si humaine, qui le bouleverse…
Une puissance impitoyable est déjà à l’oeuvre, plongeant ce qu’il reste du monde dans le chaos. Emporté malgré lui dans la tourmente, le jeune homme a beau lutter de toutes ses forces, il avance inexorablement vers son destin. »
Premières lignes
«
Une luciole dans le néant
Grandview Avenue. Pittsburgh.
Pennsylvanie. 2063.
Accoudé à la rambarde en métal, Christopher contemple les gratte-ciels, cette dizaine de bâtiments de verre et d’acier, témoins d’un temps où l’homme pensait pouvoir toucher les nuages.
De son observatoire perché au-dessus du vide, le jeune homme a une vue imprenable sur les rivières Allegheny et Monongahela, qui encerclent le centre-ville et se déversent dans l’Ohio, à partir du Point State Park. Leurs lits sont presque vides. Elles ne sont plus à cette saison que des coulées de boue, et l’odeur de vase qui s’en dégage forme un voile nauséabond qui entoure la ville, lèche les ponts et suit la paroi rocheuse qui monte vers les hauteurs et les quartiers populaires.
Chris peut presque voir les relents de misère ramper vers lui. Il n’y a aucune échappatoire.
Aucune cachette. Cette vermine immatérielle le poursuit où qu’il aille, grouillant jusqu’à s’emparer de sa peau, de ses cheveux, de ses entrailles. Il n’est que détresse et pauvreté, ce à quoi il répond avec ses poings, sa force et le peu de courage qu’il lui reste malgré ses dix-neuf ans.
La ville devant lui est de plus en plus sombre; les bâtiments, de plus en plus lugubres. Pittsburgh plongera bientôt dans le noir, comme chaque soir.
À l’exception de la haute tour de LifeCorp, au centre-ville.
La nuit, un esprit imaginatif pourrait y voir une baguette scintillante capable de transformer l’indigence en opulence. Christopher, lui, la considère plutôt comme une luciole esseulée dans le néant. La dernière étincelle d’espoir pour ceux qui parviennent encore à croire qu’ils peuvent être sauvés.
-Merde, Chris, t’as encore le choix…
De la voix du jeune Bart suinte une angoisse qui oblige Christopher à se retourner. L’adolescent s’agite sur la plateforme et jette des regards anxieux aux environs.
-Comment tu peux rester aussi calme? poursuit-il. C’est de Master Phil qu’il s’agit!
Christopher sourit légèrement. Une lueur malicieuse éclaire ses yeux bleus.
-Tu ne me fais pas confiance? demande-t-il en feignant une pointe d’amusement
-Oui… Enfin… Master Phil, c’est une machine. Pis t’es trop détendu, là, ça m’angoisse.
Chris n’est pas calme. Loin de là. Attendre un combat le rend nerveux, lui aussi. Sa nonchalance n’est qu’une façade, un moyen de cacher ses remous intérieurs. Il n’a pas le choix. Il a appris à se battre très jeune et il se débrouille plutôt bien. Casser des gueules ne l’enchante pas, mais traîner sans but dans les rues le rebute davantage. Il a besoin de se sentir utile. Oui, il passe quelques heures par semaine avec les malades du petit hôpital de quartier où travaille sa tante, mais ce n’est même pas un boulot. La plupart du temps, il se retrouve dans les pattes du personnel médical et préfère s’en aller. Au moins, il y a appris quelques rudiments qui lui permettent de se recoudre lui-même quand l’un de ses adversaires frappe trop fort. Et puis, maintenant, plus personne ne se méfie de sa présence dans ces locaux, ce qui arrange un peu ses affaires.
-Il arrive ! s’exclame Bart en passant une main dans ses longs cheveux noirs.
Chris redresse les épaules et se compose un masque détaché.
-Ça va aller, lance-t-il à l’adolescent.
-T’as vu ses muscles?
-Mais je suis bien plus rapide que lui et tu le sais, rétorque Christopher en lui décochant un clin d’oeil.
Bart le regarde avec de grands yeux impressionnés. Pour lui, Chris est une idole, un dieu incarné. »
10 commentaires sur « Premières lignes : Demi-vie t. 4 »