Chères lecteurs et lectrices aimant la lecture,
Cette semaine, j’ai commencé le roman A silent voice de Yoko Kurahashi publié par Lumen.
Le rendez-vous hebdomadaire Premières lignes a été créé par Ma lecturothèque et il vise à faire découvrir un livre au travers de ses premières lignes. Je vise à vous faire découvrir mes nouvelles lectures au travers de ses premières lignes et de sa 4e de couverture.
N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions ou à inscrire en commentaire le lien de votre rendez-vous.
4e de couverture

« Ils ont partagé un terrible passé… Que feront-ils quand le destin les remettra face à face?
Shoko est malentendante depuis la naissance. Même équipée d’un appareil auditif, elle peine à saisir les conversations et à comprendre ce qui se passe autour d’elle. Effrayé par ce handicap, son père a fini par l’abandonner, laissant sa mère l’élever seule. Quand Shoko est transférée dans une nouvelle école, elle s’emploie à surmonter ses difficultés mais, malgré ses efforts pour s’intégrer dans ce nouvel environnement, rien n’y fait : les persécutions se multiplient, menées par Shoya, le leader de la classe.
Tour à tour intrigué, fasciné puis, pour finir, exaspéré par cette jeune fille qui ne sait pas s’exprimer comme tout le monde, le garçon décide de lui rendre la vie impossible par tous les moyens. Psychologiques puis physiques, les agressions se font de plus en plus violentes… jusqu’au jour où la brimade de trop provoque une plainte de la famille de Shoko et l’intervention du directeur de l’école. C’est alors que tout bascule pour Shoya : ses camarades, qui jusque-là ne manquaient pas, eux non plus, une occasion de tourmenter la jeune fille, vont se retourner contre lui et le désigner comme seul responsable…
En terminale, le jeune homme, devenu à son tour un paria, prend son courage à deux mains et décide de retourner voir Shoko. Mais leurs retrouvailles ne se déroulent absolument pas comme il les avait imaginées. Harcèlement scolaire, handicap, acceptation de l’autre, difficulté à communiquer… une histoire sensible et délicate, centré sur des thèmes forts et actuels, devenue un véritable phénomène au Japon. »
Premières lignes
« Shoko Nishimiya… À l’époque, je ne pouvais vraiment pas la supporter.
Nerveux, Shoya Ishida contemple la porte de la classe où vient de se terminer le cours de langue des signes du jour. Il doit rassembler tout son courage pour finir par s’en approcher. A l’intérieur de la pièce se trouve la jeune fille qu’il est venu voir… Non, c’est plus que ça : qu’il doit voir à tout prix.
Mais il n’a pas assez de cran pour franchir le seuil. Derrière lui s’est massé un petit groupe d’élèves, tout juste sortis de la salle, qui l’observent avec intérêt.
-Tu l’as déjà vu, ce garçon ?
-Non, jamais. Un ami de Shoko, peut-être ?
-Son petit copain, tu veux dire !
-Ah, enfin ! Ce n’est pas trop tôt…
Les pipelettes échangent des rires entendus.
-Euh, pas du tout ! se défend Shoya en se tournant vers elles. Je suis un de ses anciens camarades de classe. J’aimerais juste lui parler…
Lorsqu’il reporte son attention sur la porte, il découvre Shoko sur le seuil. Les yeux écarquillés de surprise, elle le dévisage d’un drôle d’air.
La petite fille du temps de l’école primaire a bien grandi et porte désormais les cheveux longs. Malgré tous ces changements, il la reconnaît sur-le-champ, car son sourire un peu embarrassé est resté le même… Mais, six ans plus tard, ce sourire laisse Shoya complètement sans voix, étrangement pétrifié.
Profitant de ce court moment de flottement, Shoko tourne brutalement les talons pour prendre ses jambes à son cou.
-Non… Attends ! l’interpelle-t-il. Shoko ! Pas si vite ! Tu ne te souviens pas de moi ? Je…
Elle s’engage dans l’escalier qu’elle dévale à toute vitesse sans daigner se retourner. Après un instant d’hésitation, le jeune homme se lance à sa poursuite d’un pas mal assuré.
-C’est moi, Shoya, on était ensemble en CM2 ! Shoya, tu te rappelles ?
Elle ne l’a pas oublié, quand même ? Elle accélère encore un peu l’allure.
Non, attends, ne t’en va pas !
-C’est moi, Shoya Ishida ! s’époumone-t-il encore, au désespoir.
Tous deux ont passé plusieurs mois dans la même classe, quelques années plus tôt. Et ce court laps de temps a suffi à bouleverser leurs vies… »
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