Mon avis… A silent Voice

KURAHASHI, Yoko, OIMA, Yoshitoki. A silent voice. Paris : Lumen, 2021.

Chères lecteurs et lectrices aimant la lecture, 

Aujourd’hui, je vous présente mon avis sur le roman jeunesse A silent voice écrit par Yoko Kurahashi et Yoshitoki Oima dont j’ai commencé la lecture pour le défi de La semaine à 1000 pages du Pingouin Vert de juillet et que j’ai également terminé de lire en juillet.

4e de couverture

« Ils ont partagé un terrible passé… Que feront-ils quand le destin les remettra face à face?

Shoko est malentendante depuis la naissance. Même équipée d’un appareil auditif, elle peine à saisir les conversations et à comprendre ce qui se passe autour d’elle. Effrayé par ce handicap, son père a fini par l’abandonner, laissant sa mère l’élever seule. Quand Shoko est transférée dans une nouvelle école, elle s’emploie à surmonter ses difficultés, mais malgré ses efforts pour s’intégrer dans ce nouvel environnement, rien n’y fait : les persécutions se multiplient, menées par Shoya, le leader de la classe.

Tour à tour intrigué, fasciné puis, pour finir, exaspéré par cette jeune fille qui ne sait pas s’exprimer comme tout le monde, le garçon décide de lui rendre la vie impossible par tous les moyens. Psychologiques puis physiques, les agressions se font de plus en plus violentes… jusqu’au jour où la brimade de trop provoque une plainte de la famille de Shoko et l’intervention du directeur de l’école. C’est alors que tout bascule pour Shoya : ses camarades, qui jusque-là ne manquaient pas, eux non plus, une occasion de tourmenter la jeune fille, vont se retourner contre lui et le désigner comme seul responsable…

En terminale, le jeune homme, devenu à son tour un paria, prend son courage à deux mains et décide de retourner voir Shoko. Mais leurs retrouvailles ne se déroulent absolument pas comme il les avait imaginées. Harcèlement scolaire, handicap, acceptation de l’autre, difficulté à communiquer… une histoire sensible et délicate, centrée sur des thèmes forts et actuels, devenue un véritable phénomène au Japon. »

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Premières lignes : A silent voice

Mon avis…

Avant tout, pour dissiper tout malentendu, il importe de connaître la chronologie de parution des diverses œuvres portant le nom A silent voice

A silent voice a commencé son parcours comme un « coup unique » en février 2011, avant d’être adapté en une série manga de 7 tomes qui a été pré publié entre août 2013 et novembre 2014. Dès la sortie du premier tankobon (tome d’un manga), plus de 31 000 exemplaires ont été vendus la première semaine. À ce jour, la série cumule plus de 700 000 exemplaires vendus au Japon et plus de 430 000 en France. Au cours des années, ce manga a remporté de nombreux prix à travers le monde.

Lorsque la série était sur le point de se conclure en 2014, le premier tome d’une adaptation du manga sous forme de roman est paru au Japon. Quant au second tome, il est paru en 2019. Afin de pouvoir lire ce roman en français, il a fallu attendre sa parution en 2021 par Lumen.

Une seconde adaptation a vu le jour sous forme de film en 2016.

Cela étant dit, j’ai découvert le manga A silent voice en 2019 en furetant dans la section dédiée aux mangas de ma bibliothèque de quartier. Pour ce qui est de la découverte du roman, il attendait patiemment d’être remarqué sur un présentoir au milieu d’autres suggestions.

Thématiques

Avant d’aborder les thématiques véhiculées par l’œuvre, un point est à mentionner, à expliquer. Le suicide au Japon. Dans A silent voice, les personnages, Shoya et Shoko, auront des plans et tenteront de se suicider, mais leur lugubre objectif ne sera pas atteint grâce à l’intervention de proches. Bien que peu pertinentes pour l’histoire, ces tentatives de suicide sont un clin d’oeil aux trop nombreux lycéens (cégépiens) qui commenttent l’acte chaque année au Japon. Dupuis les années 60, le suicide est un fléau au Japon, puisqu’il est l’une des 10 causes de mortalité les plus courantes. Depuis 1998, ce phénomène socio-géographique inquiète les autorités. C’est pourquoi le gouvernement investit massivement dans la lutte contre le suicide. Comment ne pas faire le parallèle entre ce qui se passe dans A silent voice et la réalité?

Quel que soit le médium (film, roman, etc.), les thématiques restent les mêmes. Dans A silent voice, les trois principaux thèmes sont le pardon et la rédemption, l’amitié et la communication.

Pardon et rédemption

Une pléthore d’œuvres traitent déjà de l’intimidation. Que se soit dans des articles scientifiques, des manuels de croissance personnelle, des romans ou autres parutions, le point de vue est sensiblement toujours le même : celui de l’intimidé ou les conséquences de l’intimidation sur celui-ci. 

C’est là que se démarque A silent voice. Le point de vue est celui de l’intimidateur et de l’intimidé, Shoya. Les cinquante premières pages brossent son portrait en montrant un garçon égocentrique en quête de divertissement pour briser la monotonie. L’incompréhension de Shoya face à Shoko, qui est malentendante, sera d’abord une source de divertissement par l’« expérimentation » sur cette dernière. Par exemple, crier derrière elle afin de voir si elle est vraiment malentendante. Puis, le mépris, l’agacement et la colère des autres deviendront le combustible qu’utilisera Shoya pour « expérimenter » sur Shoko et ce jusqu’au jour où Shoya posera l’action qui deviendra la goutte qui fera déborder le vase. À ce moment, tout bascule pour Shoya… D’intimidateur, il deviendra l’intimidé, le souffre douleur de la classe. 

Ce revirement inattendu est intriguant et très intéressant puisque du jour au lendemain, Shoya passe pour sa classe de héros à zéro. Au travers des états d’âme de Shoya, l’autrice montre que tous ont une part de responsabilité dans les malheurs de Shoko et que tous manquent d’empathie.

Durant  les 25 pages qui suivent, le temps passe et Shoya sombre tout en réfléchissant à ses actes et à comment trouver la rédemption. Ses pensées l’amèneront au bord du suicide, mais une nouvelle rencontre avec Shoko bouleversera tout… Encore.

Amitié

C’est à partir de sa demande de pardon, que Shoya apprendra à nouveau ce qu’est l’amitié. Au travers de sa relation avec Shoko, Shoya grandira, se fera de nouveaux amis et découvrira toutes les implications et les difficultés qu’implique l’amitié. Sorties, disputes, communication, etc.

Communication

L’une des difficultés qui suit Shoya du début à la fin, c’est la communication. La pierre angulaire des relations humaines. Au travers de l’écriture, des signes et de la parole, Shoya et Shoko apprendront les implications de la véritable amitié.

« En primaire, ma seule façon de communiquer avec toi [Shoko], c’était par la violence. […] Mais au moins, maintenant, j’arrive enfin à… à parler la même langue que toi. »

Signé par Shoya

Conclusion

J’ai découvert l’histoire de A silent voice en 2019 grâce au manga. Puis, j’ai eu le plaisir de la redécouvrir au cours de l’été.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un chef-d’œuvre, A silent voice a su toucher de nombreuses personnes et remporter des prix un peu partout dans le monde.

Gardant un rythme modéré du début à la fin, l’autrice met en scène une belle histoire sur le pardon, l’amitié et l’importance de la communication. 

Ces sujets universels, mis en lumière par l’handicap de Shoko, sont la trame d’une histoire qui se lit facilement tout en étant agréable à lire. 

Comme dans tout bon « light novel » (roman jeunesse) japonais, des images dérivées du manga viennent interrompre, ici et là, le défilement des paragraphes. Dans ces images, j’ai eu le plaisir de retrouver les dessins que j’avais découvert en lisant le manga en 2019.

P.S.: Le film est disponible sur Netflix.

4 commentaires sur « Mon avis… A silent Voice »

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