Chères lecteurs et lectrices aimant la lecture,
Hier, j’ai commencé le roman Demi-vie de Magalie Laurent publié par les éditions de Mortagne.
Le rendez-vous hebdomadaire Premières lignes a été créé par Ma lecturothèque et il vise à faire découvrir un livre au travers de ses premières lignes. Je vise à vous faire découvrir mes nouvelles lectures au travers de ses premières lignes et de sa 4e de couverture.
N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions ou à inscrire en commentaire le lien de votre rendez-vous.
4e de couverture

« La vie à temps partiel. Un mois d’éveil pour un mois de sommeil. Tel est le prix a payer pour survivre dans la Nouvelle Cité mondiale.
Tout juste âgée de seize ans, Ysia doit quitter ses parents et devenir une Citoyenne à part entière. Beaucoup de changements rendent sa nouvelle réalité difficile : sa superviseure est une femme froide et intransigeante, l’un de ses collègues l’épie pour une raison qu’elle ignore, et l’état de santé de son amie Kat se dégrade à vue d’oeil, tout comme celui des autres habitants de son quartier
Et si tout cela était lié? Que manigance le pouvoir en place? Et qui est Driss, cette personne vivant à contretemps d’Ysia et partageant sa chambre?
Le Jardin où habite la jeune fille est une mécanique qui a fait ses preuves, mais quand l’intelligence artificielle au service des Citoyens se met à dérailler, c’est tout le système qui bascule.
La rupture est proche. Le monde tel que le connaît Ysia touche peut-être à sa fin»
Premières lignes
Ysia déteste dormir.
Quand elle ferme les yeux, elle a l’impression de mourir un peu, de réduire à néant l’étincelle que constitue sa vie. Ou plutôt sa demi-vie. Un mois d’éveil pour un mois de sommeil, tel est le prix à payer pour vivre dans le Jardin.
Elle ouvre les paupières. Malgré la souplesse du matelas de sa capsule, ses muscles sont endoloris, ses membres ankylosés, et sa colonne vertébrale aussi raide qu’une planche de bois. Son esprit est engourdi.
C’est ainsi qu’Ysia entame son nouveau cycle. Janvier. Le premier mois de sa demi-année.
« Demi-année » n’est pas un terme officiel, mais il résume bien son existence. Sa demi-existence.
« Scanner cérébral positif. Contrôle du taux d’hémoglobine… »
Allongée dans son oeuf en carbone d’un blanc immaculé, l’adolescente laisse l’ordinateur vérifier ses fonctions vitales sans broncher, le regard perdu au-dessus d’elle. De l’autre côté de la petite vitre qui se trouve en face de son visage, il y a le plafond couleur crème, d’une tristesse infinie. Ça lui donne envie d’ouvrir le couvercle de sa capsule pour en sortir rapidement, mais elle sait qu’elle ne peut pas faire ça. Son corps a besoin d’au moins trente minutes pour recouvrer les premiers soixante pour cent de ses capacités. Les quarante pour cent restants viendront au fil de la journée. Dans quelques heures, la phase de sommeil ne sera plus qu’un mauvais souvenir… avant de revenir, le 31 janvier, dans exactement trente jours.
Si elle ne peut pas la voir depuis l’intérieur de sa cabine horizontale, Ysia sait que l’équipe médicale est déjà à l’oeuvre dans une autre pièce de cet étage de l’immense bâtiment du Service de Sommeil du Peuple, plus couramment appelé « le SSP ». Une poignée de docteurs affectés au Réveil émergent toujours de leur sommeil avant les autres Citoyens pour remplacer ceux de l’Autre Temps. Ça évite qu’il y ait une période creuse durant laquelle plus personne ne gérerait cet aspect de leur vie à temps partiel.
Les yeux toujours ouverts, Ysia écoute la musique qui sort des haut-parleurs fixés à chaque
coin de la pièce. L’opus 9 des Nocturnes de Chopin. Un morceau délicat joué au piano, vestige d’une époque que la jeune fille n’a pas connue.
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