MURAKAMI, Takashi. L’oiseau bleu. Paris : Ki-oon, 2015.
Seinen, 1 tome.
Aujourd’hui, je vous présente mon avis sur le manga L’oiseau bleu de Takashi Murakami publié aux éditions Ki-oon dans la collection Latitudes.
4e de couverture

« Yuki Higashimoto est la plus heureuse des femmes : un mari aimant, Naoki, ainsi qu’un adorable garçon de cinq ans, Shu, la comblent de bonheur. Mais la sortie de route de la voiture qui les ramène d’un innocent pique-nique va sonner de manière cruelle et irrémédiable la fin de cette existence paisible… Le petit Shu ne survit pas à la violence du choc, et Naoki est plongé dans un coma végétatif. Pour Yuki, un long combat commence : comment reconstruire sa vie et préserver un lien avec un mari qui est présent sans l’être ? »
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Premières lignes : L’oiseau Bleu
Mon avis…
L’oiseau bleu est un manga qui m’a été vanté et prêté par ma libraire. Les premières choses qui m’ont surprise sont le grand format du livre, sa magnifique première de couverture richement illustrée de fleurs et les belles pages couleur des premières pages.
Composé après les événements du 11 mars 2011 (tremblement de terre, tsunami, réacteur nucléaire), l’auteur et les Japonais ont vu leur peur de disparaître renforcée par ces événements. Rappelez-vous j’en ai parlé dans mon avis sur Summer wars. Néanmoins, ils ont su tirer profit de ces catastrophes afin de créer de belles œuvres dont L’oiseau bleu.
Composé de deux histoires, L’oiseau bleu et Les feuilles mortes, le livre suit les membres de la famille Higashimoto au travers des épreuves qui leur tombe dessus.
L’oiseau bleu
Dans la première partie de l’histoire, l’auteur raconte l’histoire du deuil d’un fils ainsi que les diverses embûches rencontrées par les proches d’un malade atteint d’un syndrome d’éveil non répondant (état végétatif chronique). Dans ce portrait intime d’êtres blessés, Takashi Murakami en profite afin d’exposer au public les lacunes du système médical japonais et les problèmes rencontrés par les aidants naturels (problème bureaucratique, problèmes financiers, épuisement, etc.)
Les feuilles mortes
Cette seconde histoire, toujours ancrée dans la famille Higashimoto, porte sur l’Alzheimer. Recoupant l’histoire de L’oiseau bleu, l’on suit le parcours traumatique vécu par le grand-père lorsqu’il était jeune. Dans le premier chapitre de Les feuilles mortes, on ne voit pas quel est le lien avec la suite de l’histoire, mais, encore une fois, l’auteur profite de ce premier chapitre pour dénoncer les conditions harassantes et risquées vécues par les ouvriers des années 60. Cependant, au fil des pages le lecteur commence à faire des liens avec ce qui lui es présenté, car il est clair que les personnages ne peuvent faire les liens puisque l’information leur est occultée par la maladie d’Alzheimer.
Le dessin
Le style de dessin de Takashi Murakami est délicat et grandement détaillé. Au travers des traits arrondis et doux, l’on retrouve des expressions et un rythme qui transmettent les émotions des personnages.
Le passage du temps se fait sentir par le passage des émotions des personnages, la pousse des cheveux et par le « burinement » du temps sur les visages qui se fait de plus en plus présent.
Conclusion
Dans ce recueil comprenant deux histoires, L’oiseau bleu et Les feuilles mortes,Takashi Murakami narre la situation familiale des Higashimoto au travers d’épreuves terribles.
La première histoire s’attarde sur la souffrance engendrée par la perte d’un membre de la famille et la détresse que vivent les proches aidants japonais. De plus, au travers de cette histoire, l’auteur en profite pour dénoncer la situation aberrante des soins hospitaliers auprès des malades atteints du syndrome d’éveil non-répondant.
La seconde histoire, quant à elle, suit les proches aidants qui veillent sur un malade progressant dans la maladie d’Alzheimer. Au travers des pertes de mémoire, des souvenirs enfouis remontent à la surface, mais pas nécessairement leur signification.
Finalement, ce recueil est centré sur le thème de la famille, de l’entraide, du deuil et de l’inquiétude face à la mort, l’auteur traite les sujets sensibles choisis avec beaucoup d’humanité, de compassion et de délicatesse.
Toutefois, un message d’espoir en l’au-delà scintille…
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