Chères lecteurs et lectrices aimant la lecture,
Cette semaine, j’ai commencé le roman Le conquérant de Jan Kjaerstad publié par MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE.
Le rendez-vous hebdomadaire Premières lignes a été créé par Ma lecturothèque et il vise à faire découvrir un livre au travers de ses premières lignes. Je vise à vous faire découvrir mes nouvelles lectures au travers de ses premières lignes et de sa 4e de couverture.
N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions ou à inscrire en commentaire le lien de votre rendez-vous.
4e de couverture

« Jonas Wergeland est une célébrité au pays des fjords. Parti de rien, il a réussi à créer une émission révolutionnaire sur les Norvégiens remarquables. Sa propre existence faite de rencontres, de voyages et de coups de génie, semble déjà extraordinaire. Pourtant aujourd’hui, Jonas est accusé d’avoir brutalement assassiné la femme de sa vie, et alors qu’il attend son procès muré dans le silence, les médias déchaînés tentent sans succès de dresser le portrait définitif du héros déchu. Face aux infinies contradictions de son existence, surgit une femme mystérieuse qui va raconter l’histoire tortueuse de Jonas – de sa jeunesse, sombre et parfois cruelle, à son tragique désir de conquête. Or, plus le récit avance, plus les motifs jaillissent, et plus il semble évident qu’à travers ses révélations, elle poursuit un dessein bien précis. »
Premières lignes
« « J’ai cru qu’il allait me violer », déclara la femme lorsque, par la suite, elle relata l’incident. Inutile de tourner autour du pot et autant commencer par la fin, ou le début de la fin. Donc, avant le vertige érotique dans la pharmacie et avant même le récit du monstre puant dans la cave, il nous faut débuter par l’histoire de cet homme assis à l’arrière d’un taxi qui traverse Oslo par une nuit d’été. Une situation à première vue parfaitement banale, que cet homme a vécue des milliers de fois auparavant, une règle plus qu’une exception, le fait de rentrer à la maison, tard le soir, en taxi.
Le chauffeur, une femme, une femme attirante, une étudiante en anglais qui, en parallèle, travaillait occasionnellement comme chauffeur de taxi, n’avait d’abord qu’entraperçu l’homme qui avait hélé son véhicule en centre-ville, non loin d’un bar, puis marmonné un nom ressemblant à Bergen, si bien qu’elle avait cru dans un premier temps avoir décroché une course jusqu’à la côte ouest – quelle veine! -, avant de comprendre qu’il parlait bien sûr de la rue, la Bergensveien, à Grorud, car au même instant elle l’avait reconnu. La personne assise sur sa banquette arrière était l’un des très rares Norvégiens à ne pas avoir besoin d’indiquer son adresse, lequel pouvait se contenter de dire, s’il le souhaitait: « À la maison, s’il vous plaît! »
Elle était aux anges et ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine fierté à la pensée que, parmi tous les taxis en ville, c’était le sien qu’il avait choisi. En lui lançant des coups d’oeil furtifs dans le rétroviseur, elle constata qu’il ne s’était pas donné la peine d’attacher sa ceinture, comme si, pour lui, celle-ci ne s’avérait pas nécessaire; il souriait, l’air heureux, presque béat, on l’aurait cru sur son petit nuage, comme s’il venait de recevoir un prix prestigieux ou n’importe quelle récompense équivalente. Elle se réjouissait à l’idée de le raconter à ses amis, à ses collègues: «Eh! Vous savez qui j’ai pris l’autre jour? Mais si, je te jure, c’était lui.» Elle levait en permanence les yeux vers le rétro, cherchant ce qu’elle pourrait bien dire, quel commentaire faire sur une de ses émissions, un compliment qui ne semblerait pas aussi plat que les éloges dont on devait le couvrir au quotidien. Car, à une époque où la télévision transformait le moindre sujet important en objet de divertissement, où, y compris en Norvège, elle était de plus en plus dominée par les jeux et les quiz ineptes, les talk-shows bavards et les débats sans intérêt – confirmant par-là même l’affirmation misanthrope selon laquelle le peuple ne demanderait rien de plus que du pain et des jeux -, cet homme, son passager, lui avait redonné foi en la télévision en tant que forme d’art à part entière. Elle avait une phrase sur le bord des lèvres, une remarque qu’elle pensait assez originale, à propos du documentaire consacré à Sonja Henie, de son caractère ô combien suggestif, ces pirouettes, avec la glace qui gicle, mon Dieu que c’était érotique, avait-elle envie d’ajouter, mais l’oserait-elle? Elle avait comme le sentiment de s’adresser à Sa Majesté le Roi. Car l’homme à l’arrière de sa voiture n’était autre que Jonas Wergeland. »
Ca a l’air assez particulier. D’un côté, ça m’intéresse, je suis curieuse de voir comment sera construit le récit, de l’autre, ça commence de façon assez brutale avec la déclaration de la femme. Apprécies-tu ta lecture pour le moment ?
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En effet le style est un peu particulier, mais je trouve que ça change. Jusqu’à présent, j’aime bien la vingtaine de pages que j’ai de lues.
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