Premières lignes : Abrano t. 1

Chères lecteurs et lectrices aimant la lecture,

Cette semaine, j’ai commencé le roman jeunesse Abrano de Julien Poirier publié par les Éditions Édiligne.

Le rendez-vous hebdomadaire Premières lignes a été créé par Ma lecturothèque  et il vise à faire découvrir un livre au travers de ses premières lignes. Je vise à vous faire découvrir mes nouvelles lectures au travers de ses premières lignes et de sa 4e de couverture.

N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions ou à inscrire en commentaire le lien de votre rendez-vous.

4e de couverture

« De nombreuses fois déjà, l’Ombre a tenté de recouvrir les terres de l’Acon Dans les guerres d’autrefois, les Géants et les Fées ont combattu ces créatures des ténèbres, mais cela n’a pas suffi. C’est maintenant au tour des Humains d’affronter cette terrible menace.

Abrano a entendu ces légendes. Grand chasseur, il sait reconnaître les signes du danger. C’est en voulant traquer un Grand Cerf que sa vie sera bouleversée à jamais. Alors que tombe la lumière, les Arepires, monstrueuses créatures envoyées par les forces malveillantes du Nord, lanceront l’attaque.

Au sein du Gouvernement, les partis ne s’entendent plus. Certains croient que l’Ombre n’est qu’un souvenir. Or, elle est bien réelle, prête à frapper de nouveau…  »

Premières lignes

« Le vent du nord sévit sur mon visage. Sa vigueur n’est pas inhabituelle pour ce mois de l’année, mais il est étonnamment froid. Bien que le soleil soit bas dans l’ouest, l’air est à glacer le sang. Je resserre mon capuchon contre mon front. Mes pieds s’agitent d’eux-mêmes pour retrouver leur chaleur.

Mon frère fouette une fois de plus l’arrière-train de Donara, notre cheval.

-Erom, ne crois-tu pas qu’il a eu son lot ? lui dis-je brusquement. Il n’avancera pas plus rapidement au centième coup.

Il grommelle quelque chose que je n’essaie pas de comprendre.

Mon père et mon autre frère, assis dans la charrette, se gardent de tout commentaire. Jamais nous n’avons affiché une humeur aussi sombre. D’ordinaire, lorsque nous revenons de la Cité après y avoir vendu notre marchandise, nos rires se dispersent dans tous les champs. Nos bourses tintent des pièces d’argent dont elles sont nouvellement remplies et les essieux de la charrette travaillent sous le poids de ce que nous nous sommes procuré dans les marchés.

Mais notre dernier tour ne nous a pas donné les résultats escomptés. Nous avons à peine de quoi payer les taxes du Royaume et notre chargement est tristement léger. L’été s’est révélé infructueux, pour ne pas dire désastreux. Nous avons de nombreux mois pour nous procurer ce qu’il nous faut : fourrure, graisse animale, ivoire et surplus de viande ; tous des produits que recherchent les riches propriétaires.

Mon coeur se serre en songeant que nous ne retournerons plus à la Cité jusqu’au milieu de l’été prochain. Comment allons-nous passer l’hiver ? Et si le prochain été se révélait aussi peu généreux que les deux autres ? Bien que, depuis longtemps déjà, je me creuse la tête à la recherche d’une solution, mes efforts demeurent infructueux.

Après trois jours et demi de voyage depuis la Cité, nous traversons le dernier village que croise le Chemin-du-Bois-Sombre avant de plonger dans la forêt ténébreuse. Nous hésitons à poursuivre, mais soucieux de rejoindre au plus vite notre domaine, nous retardons encore le moment où nous camperons. Cette décision se révèle peu judicieuse puisqu’après une douzaine d’arpents, quand le bois s’est totalement refermé derrière nous, un plateau nuageux vient à notre rencontre. Une pluie froide et abondante ne tarde pas à se déverser sur nos têtes. Erom propose de rebrousser chemin, mais mon père, saisi d’une étrange détermination, rejette l’idée.

La fin du voyage se passe dans le morne silence de notre abattement partagé. À tout le moins, la pluie cesse plus rapidement que je ne l’avais d’abord prévu.

Notre tourment croît à l’approche de notre demeure puisque nous appréhendons déjà la manière dont ma mère et ma soeur prendront nos dernières nouvelles. Elles savent déjà que la chasse n’a pas rempli ses promesses habituelles, maïs sans doute ne soupçonnent-elles pas combien nous avons dû vendre à bas prix il semble que toute l’économie du Royaume ait été frappée par le mauvais temps.

Notre domaine se présente au bout de la route. Il sera bon d’avaler un repas tout juste sorti de la marmite, de s’installer avec un bon livre devant la chaleur de l’âtre et de prendre du repos dans un lit douillet, à l’abri du vent et de la pluie !

C’est Otvire, le grand-père de mon père, qui a bâti cette maison en bois rond. Du côté est de la clairière, son épouse a aménagé un vaste potager que les femmes de la famille ont pris coutume d’entretenir avec soin. Mon père a hérité seul du domaine ses frères sont morts en bas âge et ses soeurs se sont mariées. Ses cousins, quant à eux, sont partis pour la région du Bedlial. Seul notre oncle Inilo est demeuré avec nous jusqu’à sa mort. Cet endroit magnifique, cerné par des bouquets de feuillus, est plus grand que tout ce que les résidents de la Cité peuvent espérer acquérir, même en dépensant une fortune.

Tandis que nous pénétrons dans la clairière, ma soeur sort du poulailler annexé à la grange, non loin des autres bâtiments. Le panier qu’elle transporte doit être rempli d’oeufs frais. »

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