TAKEMIYA, Keiko. Destination Terra : t. 3. Paris : naBan, 2022.
Shonen, 3 tomes.
Chers lecteurs et chères lectrices,
Aujourd’hui, je vous présente mon avis sur le troisième et dernier tome du manga Destination Terra de Keiko Takemiya publié aux éditions naBan que j’ai lu dans les dernières semaines.
Publié le 25 février 2022, il est finalement arrivé au Québec en janvier 2023! Enfin! Après 11 mois, j’ai pu découvrir, en français, la conclusion de cette épopée de Space opera.
4e de couverture

« Dans un futur où les ressources de Terra ont été épuisées, des colonies interstellaires ont été créées pour permettre aux humains de survivre. Cette nouvelle société, dominée par des ordinateurs qui contrôlent l’intégralité des comportements humains, se débarrasse sans hésitation de tous ceux qui ne répondent pas aux critères établis.
Parmi ces humains persécutés se trouvent les « Mu », dotés de pouvoirs télépathiques, obligés de vivre cachés. C’est en reconnaissant un jeune garçon comme leur guide que ces habitants vont tenter de renverser ce système injuste et de retourner enfin sur Terra! »
Autre article sur le sujet
Premières lignes : Tome 1, Tome 2, Tome 3
Mon avis…
Ce troisième et dernier tome commence immédiatement après les événements relatés dans le second tome de la série.
Chacun des tomes de ce triptyque possède sa thématique principale. Le premier tome mettait l’accent sur l’écologie et les raisons qui ont poussé les terriens à être contrôlés par des ordinateurs voire même des intelligences artificielles.
La thématique du deuxième tome était celle de la haine et du rejet. Cette thématique transparaît du côté Terra par une attitude haineuse et le rejet des Mu qui menacent le système en place. Quant aux Mu, leur haine envers les humains et Terra qui les ont discriminé est perçu par les ressentiments qui les rongent. C’est à ce moment que Jomy, tiraillé entre la haine des aînés et le pacifisme des jeunes, trouve une solution peu conventionnelle pour qui cherche à unir…, la guerre! Une guerre non pas contre les humains, mais contre le système qui dicte aux humains quels comportements ils doivent adopter.
« Compagnons! Écoutez-moi bien! Nous, nous ne devons pas haïr les humains. En nous installant sur Nazca, nous avons essayé de vivre différemment d’eux, mais ils ne nous l’ont pas permis. C’est le système de Terra qui nous en empêche […,] l’origine de nos malheurs. »
Quant au tome trois, la thématique est celle de l’acceptation d’autrui. Au travers des pages, des années passent. Durant celles-ci, les Mu gagnent des batailles tout en progressant vers leur but, Terra. Tout en combattant, les Mu épargnent le plus possible les humains. Ce n’est qu’à la fin de cette histoire de science-fiction, qui est digne d’un grand opéra, que la notion de l’acceptation d’autrui émerge clairement.
« Que ce soient nos compagnons [MU] ou les humains, nous ne pouvons pas ignorer les cris en provenance du sous-sol! »
Il va sans dire que le but des Mu est atteint, mais le prix à payer est élevé. Soldier Blue, Tachio, Artella, Sam, Matsuka, Shiroe, Leo, etc.
L’oeuvre
Jusqu’à présent, je me suis peu aventuré à commenter l’œuvre elle-même.
Du côté de la série, il y a peu à dire hormis que le style graphique des années 70-80 transparaît dans l’œuvre. Que ce soit dans Destination Terra, Albator ou Demain les oiseaux, l’effet de profondeur, les proportions et même les visages sont souvent moins bien maîtrisés que maintenant. De plus, le scénario omet de grands bouts qui sont peu décisifs pour la série, ce qui laisse le lecteur, la lectrice, combler ou imaginer ces manques.
De nos jours, les combats s’étirent sur de nombreuses pages. De plus, pas question qu’il y ait des bouts passés! Le lecteur doit tout voir. Finalement, l’environnement dans lequel évoluent les personnages est beaucoup plus détaillé. (Je vous laisse jeter un oeil à mes articles sur la série Chiruran.)
La manière de procéder d’aujourd’hui est différente de celle de ces années-là. Il en va de même pour les dessins et les modalités d’écriture de toutes les œuvres que j’ai mentionnées.
L’édition
Jusqu’à présent, je n’avais pas commenté la qualité de cette édition. Côté qualité de la traduction, je n’ai aucun commentaire à formuler.
Toutefois côté format du volume, j’ai quelques commentaires.
Lorsque je lis un livre, je le respecte, j’essaye de ne pas le plier ni le rouler et encore moins lui casser le dos. Afin de parvenir à traiter le plus gentiment possible mon livre durant la lecture (histoire de lui permettre longue vie, par conscience écologique et par professionnalisme), je prends quelques minutes afin d’effectuer, avec application, sa première ouverture. (La première ouverture est une préparation matérielle visant à s’assurer que le livre reste en bon état le plus longtemps possible : plier les pages de couvertures en suivant les mords, plier des pages au début et à la fin, etc.)
Outre cette préparation, plusieurs éléments viennent influencer la qualité de la lecture : grosseur de la police de caractère, marges, espacement entre les lignes, etc. En règle générale, plus le livre sera épais, moins il sera flexible et plus il sera sujet au dos brisé spécialement si les marges intérieures sont minimes.
Petits et compacts en plus d’avoir un papier épais, les volumes de la série m’ont donné du fil à retordre afin de lire les textes et de voir les dessins se situant au plus près du dos. J’ai malencontreusement cassé, à quelques reprises, le dos des volumes.
La lecture aurait été plus facile et agréable, si la série avait été séparée en plus de volumes (Glossaire Tome versus volume) ou en augmentant la marge intérieure, en choisissant un papier plus fin et en adoptant un format plus proche de l’édition anglaise. Tous ces éléments auraient été appréciés…
Conclusion
Comme je le mentionnais dans un autre de mes avis, j’ai découvert cette série en 2010 grâce à l’anime qui est rapidement devenue l’une de mes préférées.
Puis, quelques années plus tard, j’ai découvert la version anglaise du manga et ce n’est qu’en 2021 que les éditions Naban nous ont proposé cette traduction.
Au cours de cette énième redécouverte de la série, j’ai compris certains éléments que je n’avais encore jamais remarqués.
Si je ne devais retenir qu’une chose concernant cette série, ce serait qu’elle apprend à accepter les autres. La discrimination peut faire germer de nombreux maux.
C’est une série à découvrir!
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