PERRO, Bryan. La légende Marvinienne : Le calcinateur entre en scène (t. 1). Varennes : Éditions Scarab, 2021. 187 p.

Au moins 3 tomes.

Chers lecteurs et chères lectrices,

Aujourd’hui, je vous présente mon avis sur le tome 1 du roman jeunesse La légende Marvinienne de Bryan Perro publié par les Éditions Scarab. 

J’ai découvert et ajouté à ma pile à lire cette série lorsque j’ai rencontré l’auteur, Bryan Perro, lors du Salon international du livre de Québec en 2022. Après quelques mois dans ma pile à lire, j’ai lu le premier tome de cette série durant La semaine à 1000 pages du Pingouin Vert de janvier 2023.

4^e de couverture

« Marvin est un garçon de quatorze ans qui se retrouve un jour, après une joute de donjon et dragon avec des amis, projeté dans le Moyen-Âge. Avec son BMX, ses livres scolaires et ses affaires de scoutisme, le jeune Marvin tombe du ciel et arrive dans un monde qu’il devra tenter de comprendre. Par ses connaissances modernes sur le passé et le futur, ses livres scolaires, sa capacité à lire, ses notions simples de physique et de chimie et son savoir acquis des films qu’il a intégré, Marvin devient rapidement le Mage Marvin. 

Entre la magie et la science, cette série propose le parcours atypique d’un jeune garçon de la modernité faisant face à l’obscurantisme d’une époque sombre. »

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Mon avis…

Ce livre est adressé à un public jeune, 8-15 ans.

Ce premier tome est un roman d’aventures, un récit initiatique et un roman merveilleux.

Petit rappel

Le roman d’aventures se caractérise par un héros vivant une succession d’actions. 

Le roman merveilleux met en scène un personnage principal autour duquel gravite une quête dans un monde surnaturel où un ou plusieurs éléments irrationnels (inexplicables, surnaturels, magiques, etc.) s’intègrent à la réalité du monde imaginaire présenté, et ce sans être remis en cause. Ainsi les animaux et les objets peuvent parler ou se métamorphoser, des puissances magiques peuvent intervenir et les personnages qui sont dotés de qualité ou de défaut hors du commun semblent trouver cela normal.

Le récit initiatique vise à faire découvrir le monde, faire apprendre ou faire grandir le personnage principal, et par extension le lectorat, en affrontant des épreuves et des souffrances.

Afin d’attiser la curiosité et d’accrocher le public, le livre commence cinq ans avant l’événement qui propulse Marvin au Moyen-Âge! 

Tout au long de ma lecture, j’ai tenté de rassembler les indices afin d’établir quand se déroule l’histoire. Malheureusement, je n’ai pas été capable d’estimer une année ni même de localiser les lieux. Nous savons que nous sommes en France et au Moyen-Âge (400 à 1492). 

Si je devais m’avancer sur une localisation et une date où Marvin à été transporté, je dirais dans les Cévennes ou la Loire entre 900 et 1000. J’en arrive à cette fourchette de dates grâce à plusieurs éléments mentionnés.

Ressources naturelles

Assez rapidement dans le livre, Marvin gagne le surnom de « Calcinateur », car il fait découvrir aux habitants la pierre de dragon (le charbon). Historiquement parlant, les habitants de France commenceront à se chauffer au charbon au début du XI^e siècle (1000 à 1099).

Afin d’apporter une eau magique au domaine, Marvin et Perlesvaus partent pour la fontaine de Barenton dans la forêt de Brocéliande dans le centre de la Bretagne. Les premiers textes faisant mention de cette source sont des textes associés à la légende arthurienne qui auraient été écrits après 1160. 

Intertextualité

Tout au long du livre, l’auteur fait référence à d’autres livres, des chansons et des films. Tous ces éléments sont autant de références qui composent l’intertextualité.

Sans tous les nommer, certains m’ont plus marqué que d’autres…

Marvin débarque au Moyen-Âge, vous vous en doutez déjà, et les mots et expressions sont quelque peu différents… L’Amérique devient « la mer rique », l’énergie devient « les nergies », OK devient « aux quais », etc.

À quelques reprises les protagonistes répondent à Marvin qui dit « OK » : « Il n’y a pas de port ici, impossible de nous rendre aux quais! » Au fil de la lecture, les protagonistes finissent par adopter cette façon de parler et ils disent « aux quais». À chaque fois que j’ai lu « aux quais », j’ai pensé à deux scènes de films. Le premier me rappelle les okay de Jacouille la fripouille des films Les visiteurs et le second est la scène avec l’huissier dans la maison des fous du film Les 12 travaux d’Astérix qui répond « Le port est au bord de la mer! ».

Puis, à un moment donné, l’alchimiste Hermès Trismégiste se joint au mage Marvin des étoiles. Ce qui est intéressant ici, c’est qu’Hermès est un personnage mythique de l’Antiquité grecque. De lui auraient découlé l’hermétisme et l’alchimie.

En plus de ces deux mentions d’intertextualité, il y en a de nombreuses autres. Dongeon et Dragon, Mickey Mouse (Disney), Voldemort (Harry Potter), Jedi (Star Wars), Marty McFly (Retour vers le futur), Braveheart, AC/DC, Gandalf le Gris (Le Seigneur des anneaux, Le Hobbit), les Raven (équipe de football), Les visiteurs, etc,

Connaissances

Après toutes ces marques d’intertextualité, qui constellent le roman, j’ai été étonné par les connaissances de Marvin. 

À peine âgé de 14 ans (environ troisième secondaire), j’ai été surpris par les savoirs que le héros détient sur de nombreux sujets. Peu de jeunes de cet âge ont de telles connaissances concernant la chimie, la physique et la nutrition. Heureusement, l’auteur a pensé à de merveilleuses béquilles afin de justifier ces connaissances.

En plus d’avoir acquis des notions de survie grâce aux scouts, Marvin peut compter sur son livre d’économie familiale et son livre de chimie. Or, la chimie et la physique sont enseignées à partir de la quatrième secondaire… Oups!

Conclusion

Après avoir découvert la série lors du Salon international du livre de Québec de 2022, j’ai lu le premier tome de La légende Marvinienne lors de La semaine à 1000 pages du Pingouin Vert de janvier 2023. 

Adressée à un jeune public, La légende Marvinienne est un récit merveilleux, un récit initiatique et un roman d’aventures mettant en scène un adolescent de 14 ans projeté des temps modernes vers le Moyen-Âge. 

Afin de gagner de l’argent et de pourvoir à ses besoins, Mavin devient rapidement un mage aux connaissances et aux capacités qui le rendent célèbre et craint. Les personnes célèbres attirent souvent la convoitise…

Au travers des aventures de Marvin, l’auteur intègre de nombreux éléments d’intertextualité. En plus des mentions d’œuvres célèbres (musiques, films, livres), certains passages m’ont rappelé Les 12 travaux d’Astérix et, certaines scènes, les films Les visiteurs.

Marvin dispose de connaissances et de capacités qui sont fort probablement supérieures aux connaissances acquises par les élèves de 14 ans. Cet élément est quelque peu déstabilisant, mais il est facile de passer outre.

Quant à l’édition, je l’ai trouvée réussie. Outre la grosseur de caractère plutôt petite qui augmente le niveau de difficulté de la lecture, l’espacement entre les lignes, la typographie utilisée et les marges font en sorte que la lecture est fluide et rapide. Je n’ai eu aucun problème àlire le texte se situant près de la marge intérieure. 

En somme, j’ai aimé la lecture du tome 1 qui regorge d’éléments intertextuels et qui revisite la légende arthurienne.

Myrddin, le légendaire magicien, s’est joint aux aventures! 

D’autres péripéties sont en vue!

Place à la lecture du tome 2 lors de La semaine à 1000 pages du Pingouin Vert d’avril 2023.