UMEMURA, Shinya; HASHIMOTO, Eiji. Chiruran Shinsen Gumi Requiem : 9. Paris : Mangetsu, 2022.
Seinen, plus de 32 tomes (12 t. en français)
Chers lecteurs et chères lectrices,
Aujourd’hui, je vous présente mon avis sur le tome 9 de Chiruran de Shinya Umemura et Eiji Hashimoto publié par Mangetsu que j’ai lu dans les dernières semaines. Après avoir vu l’Ange de la mort en action, Nishiki Niimi fuit!
4e de couverture

« Une guerre intestine déchire les rangs du Shinsen Gumi. L’affrontement entre le camp Kondô et le camp Serizawa arrive à son dénouement. Le tyrannique Kamo Serizawa se décide enfin à passer à l’action. Quel est son objectif réel? Pourquoi s’obstine-t-il à créer le chaos et à tout détruire sur son passage?»
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Mon avis… Chiruran tome 1, tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6, tome 7, tome 8
Premières lignes : Chiruran tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6, tome 7, tome 8, tome 9
Mon avis…
Dans ce neuvième tome, le piège finit de se resserrer autour de Nishiki Niimi. Dans les quatre chapitres que comporte ce tome, il n’y aura pas de nouvelle technique de combat employée ni de prolepse.
Toutefois, le début de ce tome voit le retour de l’analepse qui était absente depuis quelques tomes. Durant, la majorité du premier chapitre, les auteurs nous font voyager 15 ans en arrière afin de connaître les événements qui ont marqué Nishiki Niimi et l’ont mené à être la personne qu’il est désormais.
Au terme des hostilités entre Nishiki Niimi et Hajime Saito, comme dans d’autres tomes, l’auteur a décidé de présenter sa vision de l’histoire (ce qui a été dessiné) et de présenter dans la narration la version historique.
Cette méthode montre ainsi au lecteur que l’histoire avec un grand H est écrite d’un seul point de vue et qu’elle n’est pas toujours représentative de l’histoire complète. Comme le dirait Abrano dans la série Abrano de Julien G. Poirier:
« […] en fin de compte, le passé ne demeure pour nous qu’une suite de fragments isolés, la vision restreinte de quelques traits, de quelques couleurs, non de l’ensemble du grand tableau. […] ce que vous fixerez en mots ne constituera pas le passé même, mais le souvenir que vous conservez du passé. […] nous n’écrivons pas le passé, mais le souvenir du passé. […] nous reconstituons des scènes qui ressemblent à peu près à ce qui s’est vraiment passé. »
Alors que la guerre est déclarée entre Kondo et Serizawa, Katamori Matsudaira, commissaire de Kyoto, impose un ultimatum aux deux rivaux : Le Shinsen Gumi ne peut avoir qu’une tête. Finissez-en!
Yeux
Tout au long des événements de ce tome, que dis-je, des derniers tomes, les personnages ont communiqué amplement grâce à leurs yeux.
Joie, stupéfaction, folie, détermination se succéderont dans les yeux de Nishiki Niimi.





Un être impitoyable et blasé se révèle dans les yeux de Sôji Okita. Dans les séries mangas, un personnage blasé se montre généralement plutôt redoutable.

Détermination dans les yeux de Hajime Saito et Kamo Serizawa.



En plus de ces quelques exemples, la variété des émotions véhiculée par les visages est stupéfiante!










Fleurs, osore
Cette fois-ci, j’ai mis l’accent sur les sentiments véhiculés par les yeux des personnages. Toutefois, Eiji Hashimoto, le dessinateur de Chiruan, conserve les forces des tomes précédents : scènes de combats, éléments de la nature, fleurs et osores. Une combinaison réussie!
Voici des images qui résument quelques éléments visuels rencontrés (cerisiers, saules, pins, fleurs des kimonos, etc.)





De plus, Kamo Serizawa rappelle que les guerriers sont des fleurs : « Il [le samouraï] s’épanouit de tout son être jusqu’au jour où il fane et se disperse au vent! »
Conclusion
Un tome palpitant qui se lit d’une seule traite! Vivement la suite!
Les combats contre Nishiki Niimi trouvent leur dénouement et la guerre entre les deux camps du Shinsen Gumi prend de l’ampleur.
Encore une fois, ce tome est bien balancé entre l’intrigue, les combats et la narration. Quant aux dessins, le tome 9 poursuit dans la lancée des précédents tomes en perpétuant le rappel du thème floral et la puissance des adversaires avec les osores.
Afin de pimenter l’altercation entre les deux camps, d’anciens adversaires refont surface! Place aux sept démons du Mito Tengo-To!

Rappel – Réalité historique
Sans faire un portrait détaillé de la réalité historique, voici quelques faits qui vous éclaireront sur les événements relatés dans Chiruran qui se déroulent durant la majeure partie de l’époque Edo et qui chevauchent plusieurs ères.
Durant l’époque Edo, le Bakufu d’Edo ou shogunat Tokugawa, un gouvernement militaire féodal, régnait sur le Japon au nom de l’empereur qui avait davantage un rôle de figurant que de décideur.
Époque Edo ou période Tokugawa : 1600 à septembre 1868
Ère Kaei : Février 1848 à novembre 1854
Ère Ansei : Novembre 1854 à mars 1860
Ère Man’en : Mars 1860 à février 1861
Ère Bunkyu : février 1861 à février 1864
Ère Genji : février 1864 à avril 1865
Ère Keio : avril 1865 à septembre 1868
Époque et Ère Meiji : septembre 1868 à 1912
Le récit commence en 1912 à Edo (Tokyo) avant d’effectuer une analepse (retour dans le passé) en 1859. Voici quelques faits historiques :
- En 1854 (an 7 de l’ère Kaei), le Commodore Perry fait signer de force un traité aux Japonais, mettant ainsi un terme à 200 ans d’isolationnisme.
- En 1859, début de l’histoire de Chiruran (an 6 de l’ère Ansei)
- 8 février 1863 (an 3 de l’ère Bunkyù), fondation du Rôshi Gumi, puis après avoir marché sur Kyoto, le Rôshi Gumi se divise en deux groupes.
- 15 mars 1863, le Rôshi Gumi retourne à Edo, le Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu » est placé sous la tutelle du Clan Aizu.
- Avril 1863, l’Empereur Komei Tenno rompt avec la tradition d’être un figurant et fait plier le Bakumatsu (gouvernement shogunal). Ce changement de position met le feu aux poudres. Les batailles pro-shogun contre pro-impériaux prennent de l’ampleur et des navires marchands anglais sont même coulés par les pro-impériaux.
- 18 août 1863, le Mibu Rôshi Gumi (camp Serizawa et camp Kondô) devient le Shinsen Gumi.
- Octobre 1863, le Shinsen Gumi se sépare et remplace officiellement le Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu » (camp Serizawa) après les événements de Yagi-Tei.
- En 1868, Restauration Meiji (époque Meiji 1868-1912)
- En 1869, le Shinsen Gumi est dissous.
Voici quelques personnages historiques.
- Toshizo Hijikata, « Démon du Shinsen Gumi, Le chien fou du Shieikan »
- 24 ans au début de l’histoire.
- Membre du Dojo Tennen Rishin-Ryo Sheikan, puis du Rôshi Gumi, puis du Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu ».
- Saito Hajime (Goro Fujita)
- 16 ans au début de l’histoire.
- Ex-membre du Dojo Tennen Rishin-Ryo Sheikan.
- Shinpachi Nagakura
- 20 ans au début de l’histoire. À la fin de l’histoire, il est vivant et il a 72 ans.
- Membre du Dojo Tennen Rishin-Ryo Sheikan, puis du Rôshi Gumi, puis du Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu ».
- Ex-capitaine du 2e groupe de combat.
- Soji Okita, « le sabreur démoniaque » (décès en, 1868 24-26 ans)
- Membre du Dojo Tennen Rishin-Ryo Sheikan, puis du Rôshi Gumi, puis du Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu ».
- Isami Kondo (Maitre du dojo)
- 31 ans au début de l’histoire.
- Membre et maitre du Dojo Tennen Rishin-Ryo Sheikan, puis du Rôshi Gumi, puis du Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu ».
- Sanosuke Harada, « Le faucheur », « L’ange de la Mort »
- 19 ans au début de l’histoire.
- Membre du Dojo Tennen Rishin-Ryo Sheikan, puis du Rôshi Gumi, puis du Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu ».
- Keisuke Yamanami
- 26 ans au début de l’histoire.
- Membre du Dojo Tennen Rishin-Ryo Sheikan, puis du Rôshi Gumi, puis du Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu ».
- Eisaburô Abiru
- Décédé en 1863 à 21 ans.
- Membre du Dojo Tennen Rishin-Ryo Sheikan, puis du Rôshi Gumi, puis du Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu ».
- Heisuke Todo
- 15 ans au début de l’histoire.
- Membre du Dojo Tennen Rishin-Ryo Sheikan, puis du Rôshi Gumi, puis du Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu ».
- Kamo Serizawa
- Membre du Rôshi Gumi, puis du Mibu Rôshi Gumi « loups de Mibu ».
- Katamori Matsudaira
- Samouraï qui a vécu (1836 à 1893) pendant la fin de l’époque Edo et la première moitié de l’ère Meiji.
- Il a été le 9e Daimyo du clan Aizu et le Commissaire militaire de Kyoto.
- Il a vécu le Bakumatsu (où le Shinsen Gumi était responsable de la sécurité de Kyoto) et la guerre de Boshin (guerre civile opposant le gouvernement shogunal à l’empereur Meiji).
- Tanaka Shinbei
- Samouraï pro-impérial qui a vécu (1832 à 1863) pendant la fin de l’époque Edo.
- Il est l’un des quatre hitokiri du bakumatsu.
- Okada Izô, « Izô l’assassin »
- Samouraï pro-impérial qui a vécu (1838 à 1865) pendant la fin de l’époque Edo.
- Il est l’un des quatre hitokiri du bakumatsu.
Galerie d’image
Voici quelques images de ce tome

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